La toxicité familiale

La toxicité familiale

C’est certainement la toxicité la plus difficile à accepter.
Sujet tabou, la toxicité familiale fait référence à des comportements néfastes au sein même de la famille.
Comportements qui peuvent nuire à l’équilibre émotionnel, mental et parfois physique des membres d’une famille.

Lorsque l’on parle toxicité familiale ce qui vient en premier c’est l’abus physique, sexuel, la maltraitance, la négligence.
Or dans cette toxicité intra-familiale il y a aussi tout ce qui peut paraître moindre mais dont les effets sont tout autant dévastateurs tels que les mots rabaissants, les paroles blessantes, les injonctions répétées, les critiques directes ou indirectes constantes, la non-écoute, le non-respect, le mode victimisation systématique, la manipulation, le rejet…

Un environnement familial toxique peut avoir de graves conséquences.
Cela peut engendrer un manque d’estime de soi, des attitudes ou comportements déviants ou violents, de l’anxiété, du stress, des troubles de l’alimentation ou de la personnalité, des difficultés relationnelles, un manque de confiance, des soucis d’adaptation, un irrespect de son corps, une incapacité à imaginer le beau pour soi, des difficultés à réguler ses émotions, des troubles mentaux…

Cela peut entraîner des réactions excessives, démesurées, inappropriées dans diverses situations de la vie quotidienne.

Le mot “toxicité” apparaît lorsque l’on a fait le tour des autres maux/mots mais que le mal-être persiste.
Mettre un mot sur ses maux.
On se rend compte qu’en nous quelque chose dysfonctionne, nous rend malheureux, nous emprisonne, nous bloque que ce soit dans nos comportements, nos attitudes, nos réactions, nos relations amicale ou amoureuse, notre rapport à notre corps, à nous-même…

La toxicité familiale est pesante et lourde à encaisser. Voilà pourquoi on a tant de difficulté à la percevoir, à la nommer ainsi et à l’accepter dans sa propre famille alors même qu’il nous serait aisé de la voir et la qualifier ailleurs.

Comment imaginer que dans sa propre famille, un parent, un père, une mère, un frère, une soeur, un grand-père, une grand mère puisse être toxique ?

Notre tendance première sera de justifier les comportements dysfonctionnels de notre parent toxique : une vie passée complexe, une éducation difficile, un traumatisme…

D’ailleurs la personne toxique ne manquera pas de vous rappeler régulièrement tout ce qu’elle a enduré ou fait pour vous comme si vous lui deviez compassion et reconnaissance. C’est là toute la manipulation mentale affective qui s’exerce.
On pourra même aller jusqu’à peser sur vous cette toxicité. Vous pourrez devenir l’élément toxique, le vilain petit canard notamment si vous avez une tendance à la rébellion.

Révéler la toxicité dans sa propre famille c’est assumer le fait qu’on ait grandi, parfois de très nombreuses années, dans un environnement toxique.
C’est assumer aussi le fait d’aimer ou d’avoir aimé l’être toxique et potentiellement être Soi-même porteur d’une part de toxicité.

Cela demande un gros travail sur Soi, du courage et la force d’assumer cela. Pas évident lorsqu’il y a de l’amour ou quelque chose qui s’y apparente car cela vient nous interroger au plus profond de nous-même sur nos véritables sentiments.
Parler de toxicité familiale c’est venir exploser toutes les croyances ancrées et remettre en cause tout ce leurre idéaliste qu’on fait peser sur la famille.

La toxicité familiale est souvent tue, non assumée car elle fait mal.
Elle interroge sur Soi.

Prendre conscience de son existence est très bénéfique si on ne veut pas être Soi-même transmetteur.
Parce que l’intérêt de la révéler en dehors du fait qu’elle vient éclairer Soi-même et donner du sens à ce que l’on vit ou a vécu, elle vient aussi stopper la continuité, arrêter la transmission.

Puis autre chose, ce n’est pas parce que vous avez conscience de son existence qu’elle doit impérativement venir exploser la sphère familiale.
Il peut y avoir nécessité de distance, de prise de recul, d’éloignement mais pas nécessairement conflit ouvert ou arrêt définitif.

N’oubliez pas que ce que vous faites pour vous, vous le faites pour vous. Ce que vous avez conscientisé vous, s’applique à vous.
“Chacun sa route chacun son chemin…”

Je vous laisse réfléchir à cela et me tiens à la disposition de celles et ceux qui auraient besoin d’être accompagné sur leur chemin.

Delphine


Articles Recommandés